Le projet est à présent terminé. Les résultats montrent que les bracelets en silicone et l’analyse des cheveux sont des outils efficaces, simples et économiques pour évaluer l’exposition des agriculteurs aux produits phytosanitaires. Ils permettent de mieux comprendre les niveaux d’exposition et d’identifier les substances les plus présentes.
L’étude INDEXPRO qui s’est déroulée dans le cadre du plan ÉCOPHYTO qui visait à déterminer les indicateurs de performance des équipements utilisés par les professionnels a montré :
- Que l’utilisation d’un bracelet en silicone s’est avérée pertinente pour capter les substances actives à différentes phases de travail et sur des durées différentes (de l’ordre d’une dizaine de minutes à plu-sieurs heures). Il semble adapté pour des campagnes de mesures à court terme. Bien que corréler ces résultats avec des valeurs de référence soit complexe, une base de données riche permettra de situer les individus par rapport aux valeurs moyennes des professionnels agricoles ;
- Qu’un grand nombre de molécules sont retrouvées sur le bracelet initial porté en morte-saison ; les agriculteurs ayant montré les concentrations les plus élevées de molécules, parmi lesquels on retrouve un conseiller (30 molécules), un producteur de pommes de terre (47), un agriculteur et viticulteur (37) et un viticulteur en agriculture biologique (30). Il serait pertinent d’approfondir l’analyse des substances actives en fonction de leur usage, car certaines molécules provenant de différentes pratiques (travail en cave ?) peuvent contaminer les équipements de protection ;
- Que les cabines de tracteur semblent contenir moins de molécules lors de l’échantillonnage par les lingettes, mais restent une source d’exposition pour les conducteurs ; deux tracteurs révèlent des lin-gettes qui contiennent plus de dix substances actives qui sont les plus anciennes utilisés durant cette étude ; en prenant en compte que l’un des tracteurs est utilisé fenêtres ouvertes et qu’un dernier trac-teur compte 18 molécules retrouvées mais celui-ci était un test car l’échantillonnage s’est effectué sur le volant car ce tracteur n’avait pas de cabine ;
- Que le port des EPI réellement spécifiques à la protection phytopharmaceutique n’est pas aussi systé-matique que prévu, même lors de la phase de préparation et que les EPI sont quasiment absents lors des phases de réentrée en parcelle et lors du nettoyage. Il reste donc des points d’amélioration concer-nant la formation des applicateurs pour les sensibiliser aux bonnes pratiques de protection ;
- Que peu d’EPI évalués sur leur performance atteignent un niveau de classe « A ». On retrouve autant de substances actives sur les bracelets portés sous les équipements que sur les équipements (dans quelques cas on en quantifie plus encore) ; on peut alors s’interroger sur la persistance des substances actives sur les vêtements de travail ;
- Que la phase de nettoyage est source d’exposition. Que les exploitants ne se protège pas suffisam-ment, pensant que le pulvérisateur est vidangé et contient peu de produit et que celui-ci est largement dilué. Cette phase comporte souvent un nombre de molécules et de quantités cumulées moyennes le plus élevée parmi toutes les phases. Le nettoyage semble être ainsi une phase importante d’exposition qu’il ne s’agit pas de délaisser ;
- Que la phase de réentrée en parcelle représente également une source importante d’exposition, bien qu’elle soit rarement considérée comme telle, car les délais de réentrée sont respectés. De plus, le confort et la chaleur du personnel semblent plus importants que la protection, dans leur prise de déci-sion. Il est donc crucial de continuer à analyser spécifiquement cette phase de travail.
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